Deux approches se rencontrent au fil des salles pour témoigner de la richesse et de la liberté d’une civilisation face aux menaces de la désertification et de l’économie mondialisée :


• une approche scientifique, des retours réguliers, photographiés, enregistrés, filmés puis écrits, pour Suzanne et Edmond Bernus (carnets de terrain, photographies, films, enregistrements sonores,
articles) ;

• une approche impressionniste, un unique voyage dans le Hoggar dessiné puis peint, pour Georges Guinot (carnets de croquis et une cinquantaine de peintures, huiles sur toiles et sur bois).

Cette exposition réalisée par Laurent Guillaut, Conservateur en chef, a bénéficié du concours de l’Association Georges Guinot et de sa présidente, Jacqueline Froger-Guinot, de l’Institut de Recherche pour le Développement (représenté par Fabien Bordelès, responsable des archives), de Caroline, Cécile et Jacques Bernus, de Pierre Boiley et d’Ahmed Ousmane.

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, des groupes touaregs, en particulier la tribu des Illabakan de l’Azawak au Niger, souffrant du dérèglement des «cycles naturels» auxquels la fortune les avait liés depuis toujours, ont décidé de confier à quelques-uns le soin de transmettre leurs gestes et leur parole. Regardons les paysages, intéressons-nous à leur habitat et à leur mobilier, à leur médecine, à leurs savoirs, écoutons leurs chants et considérons les travaux archéologiques et anthropologiques des Bernus et les peintures de Georges Guinot, non seulement comme des archives, des témoignages ou des œuvres d’art, mais aussi comme des vecteurs par lesquels s’exprime avec force et vigueur une réalité humaine déjà vieille d’un demi-siècle.
Laurent Guillaut, in Catalogue de l’exposition.